Viviamo in un mondo piuttosto confuso e i vecchi riferimenti sullo scacchiere politico sono fragilizzati rispetto a certi capisaldi ideologici del passato che sembravano caratterizzare i rispettivi schieramenti.
Oggi si assiste a chi saltabecca con argomenti demagogici e fumosi, creando una confusione che spinge i cittadini ad allontanarsi dalle urne e dalla partecipazione in politica. Istruttivo quanto ha scritto Marion Dupont, giorni fa, su Le Monde.
La giornalista accende un faro sull’utilizzo di questo prezzemolo che è diventato il “buonsenso”, come in italiano è stato traslata in un antico passato l’espressione derivante dalla lingua francese, mentre in inglese si usa “common sense”.
Osserva l’articolo: ”Depuis des décennies, voire des siècles, hommes et femmes de tous bords idéologiques se sont régulièrement servis de cet argument d’autorité pour justifier leurs politiques”.
Per questo si segnala “une dynamique qui semble spécifique au XXIe siècle : celle qui voit nombre de d’acteurs populistes de droite, voire d’extrême droite, utiliser la référence au bon sens de manière quasiment systématique”.
Ma Marion Dupont approfondisce l’aspetto storico ed è uno spunto interessante, perché la logica del buonsenso sembra nascere assieme agli elementi fondanti della democrazia. Ecco un passaggio: “Au XVIIe siècle, le “bon sens” se charge pourtant d’une signification nouvelle. En effet, René Descartes, pour qui le bon sens est la disposition de l’esprit à s’incliner devant l’évidence, à reconnaître la vérité lorsqu’elle se présente, à ne pas donner son consentement à ce qui est manifestement faux, ouvre son célèbre Discours de la méthode (1637) en ces termes : ”Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée“.
Autrement dit, la pensée est l’affaire de tous, nul n’est par nature étranger à la vérité, relève Louis Rouquayrol, auteur de Descartes et la culture des esprits. Du bon sens au sens commun (Honoré Champion, 356 pages, 50 euros, à paraître le 29 novembre) : ”Le recours au “bon sens” permet à Descartes : négativement, de critiquer l’usage de l’argument d’autorité (en philosophie, il ne faut se soumettre à aucun auteur, à aucun texte – même sacré –, mais s’en remettre aux seules forces de la raison) ; positivement, de rassurer chacun sur sa capacité à accéder à la vérité, à comprendre les différentes sciences, à cultiver son esprit par l’éducation. En faisant la promotion du “bon sens”, Descartes s’oppose à une longue tradition philosophique qui, depuis au moins Platon, considère que certains sont (naturellement) appelés à penser, tandis que d’autres sont (naturellement) destinées à demeurer dans l’ignorance”.
I rivoluzionari dunque si impossessano del buonsenso, ma…: “Cependant, la même notion qui avait favorisé l’émergence des idées révolutionnaires est presque aussitôt récupérée par… les tenants de la contre-révolution. A l’instar du philosophe et homme politique conservateur irlando-britannique Edmund Burke (1729-1797), qui ouvre le bal en 1790 avec Réflexions sur la Révolution de France, de nombreux pamphlets, journaux, discours, sermons s’approprient certains éléments de la propagande révolutionnaire.
Conscients de leur impact durable sur les consciences, ils les retournent contre leurs auteurs – dont l’idée d’un “sens commun” partagé par tous les hommes, explique Sophia Rosenfeld. “Un contre-discours très efficace est rapidement élaboré pour disqualifier les grandes figures révolutionnaires : il raille notamment leur façon de s’exprimer dans un langage élevé et abstrait, leurs grands discours sur les droits et les concepts, et suggère que les gens ordinaires possèdent effectivement du bon sens et savent donc que la vérité est ailleurs – que ce soit dans les enseignements de l’Eglise, dans le “savoir du village” transmis par les anciens, bref, dans tout ce que l’on tenait, jusqu’à il y a peu encore, pour vrai” La conséquence politique de cette idée est d’une efficacité déconcertante : il suffit dès lors de se débarrasser de ces nouveaux acteurs pédants et dangereux – ces « sophistes », « économistes » et autres « calculateurs », selon les termes d’Edmund Burke – pour revenir à une politique qui prend les choses pour ce qu’elles sont.
“Au fond, l’appel au bon sens est double : c’est un appel à l’autorité de la tradition, cachée sous un appel à la raison individuelle”, résume Gloria Origgi, directrice de recherche au CNRS”.
Le conseguenze contemporanee sono in questo filone: “Selon la logique conservatrice, revenir au “bon sens du village”, à des solutions politiques consensuelles et pragmatiques permettrait de retrouver une communauté unie et apaisée, étant donné que ce qui relève du bon sens n’est pas sujet à débat – il est en quelque sorte déjà là, et partagé par tous. “C’est une politique qui souhaite dépasser la politique, et qui pour ce faire se dépeint elle-même comme apolitique, sans idéologie”, conclut Sophia Rosenfeld (…) D’abord utilisée pour valoriser la capacité de chacun à raisonner politiquement et à prendre part à la démocratie, la notion peut donc en outre, paradoxalement, participer à réduire le rôle politique des citoyens à une portion congrue”.
Mi fermo qui, a semplice dimostrazione di come le cose si rovescino e Trump sguazzi nell’uso del “buonsenso” nella mancanza di altro.