«La paura è la cosa di cui ho più paura». (Michel de Montaigne)
Certo che ho paura, come immagino tutti in questi giorni. La situazione internazionale con le vicende dell'Ucraina invasa dalla Russia con ferocia dimostra il peso della Storia e di quella bestia feroce che è la Guerra. Una guerra in Europa, che sentiamo vicina, anche se dovrebbero farci orrore tutte le guerre, ma certo è proprio l'Europa ad averne viste di terribili e sanguinose nei millenni. Ammoniva, con spirito federalista, nel 1947 Luigi Einaudi: «Noi riusciremo a salvarci dalla terza guerra mondiale solo se noi impugneremo per la salvezza e l'unificazione dell'Europa, invece della spada di Satana, la spada di Dio; e cioè, invece della idea della dominazione colla forza bruta, l'idea eterna dalla volontaria cooperazione per il bene comune».
Direi che ci abbiamo provato e - tranne che nei Balcani - le cose hanno funzionato e proprio la fine dell'Unione Sovietica con la apparente conclusione della dittatura comunista che aveva imprigionato gli Stati vicini con regimi assoggettati aveva aperto una nuova stagione fra alti e bassi. Ma la Russia ha preso presto la strada di una logica di riconquista e nessuno meglio di Vladimir Putin la sta incarnando. Su "Le Monde" la scrittrice finlandese Sofi Oksanen racconta il fenomeno di sudditanza in cui il suo Paese ha vissuto a lungo proprio per paura e per il fenomeno definito «finlandizzazione» (condizione di neutralità imposta ad un Paese dalla presenza incombente di una grande potenza ai suoi confini). Sulla situazione attuale l'autrice ha le idee chiare: «La Russie est maître en mascarade, en stratégie militaire où l'on recourt à la confusion, à la désinformation, au déni et à la fraude. La langue y joue un rôle essentiel. Les Pays occidentaux doivent enfin prendre en main la narration de cette guerre et employer une terminologie adaptée à la réalité de l'Ukraine. Les zones annexées du Donbass doivent être appelées telles qu'elles sont: c'est une région occupée par des troupes russes. Ces derniers temps, les Etats-Unis ont largement publié les informations de leurs services de renseignement sur les projets agressifs de la Russie. Ils ont ainsi veillé à ce que nul n'ait de doute quant à l'identité de l'attaquant. Contraire au droit international, une guerre d'agression a une résonance très négative. La communication américaine est donc bénéfique à l'Ukraine: en vertu des lois internationales, l'Ukraine a un droit de légitime défense. La question a également des conséquences en Finlande: alors qu'il est illégal d'exporter des armes vers des "zones de conflit", des discussions visent actuellement à modifier le programme gouvernemental, puisque le pays concerné est désormais clairement victime d'une agression». Questo vale per le Repubbliche baltiche in primis e poi per tutti i Paesi europei confinanti. Aggiunge la scrittrice finlandese: «Puisque la finlandisation a été un grand succès pour l'Union soviétique, il est clair que la Russie veut en répéter les enseignements. De ce point de vue, l'idéal serait même de finlandiser toute l'Europe, et pas seulement l'Ukraine. Cette aspiration se concrétise dans les nombreuses opérations d'influence menées par la Russie à l'extérieur de ses frontières. On y reconnaît les méthodes de la finlandisation: manipuler les esprits et la langue, alterner le bâton et la carotte, chercher à nouer des relations bilatérales et brandir la menace de la force. En Europe, les moyens d'influence de la Russie ne sont pas toujours accueillis avec une détermination suffisante, aussi est-il pertinent de se demander à quoi ressembleraient l'Europe ou les pays nordiques s'ils étaient finlandisés: nous aurions alors devant nous un scénario où les valeurs fondamentales de l'UE seraient devenues une blague. Nous roulerions toujours en voitures occidentales, voyagerions où bon nous semblerait et notre niveau de vie serait satisfaisant. Mais nous ne jouirions plus de la liberté d'expression et nos médias publieraient tels quels les communiqués de presse russes. Après quelques générations, nos descendants rigoleraient à l'idée de crimes contre l'humanité commis par la Russie, et ceux qui verraient quelque chose à y redire seraient traités d'agitateurs paranoïaques. Le leader d'opposition russe Alexeï Navalny (condamné en février 2021 à deux ans et demi de prison par la justice russe) resterait dans les mémoires comme l'un des grands terroristes de l'histoire, au côté d'Oussama Ben Laden. Et l'Ukraine? Elle ferait bien sûr partie intégrante de la Russie, au même titre que les autres Pays d'Europe de l'Est, avec vraisemblablement en priorité ceux de la Baltique, qui feraient l'objet d'une nouvelle guerre, n'en déplaise à ces fascistes racistes qui chercheraient à renvoyer la faute sur la Russie. La mer Baltique, tout le monde l'appellerait en secret "la mer poubelle", mais jamais en public. Que resterait-il alors de l'Europe à part une coquille vide? Car nous ne faisons qu'un avec nos valeurs». Ecco perché ho paura ad immaginare un'Europa al guinzaglio e non solo del possibile uso spregiudicato della bomba atomica che mi terrorizza. Il progetto o meglio il delirio putiniano è di fare dell'Europa un gulag o peggio un deserto post nucleare.