In un lungo e documentato articolo su "Le Monde" Jonathan Littell, scrittore statunitense naturalizzato francese, ricostruisce la storia dell'ascesa di Vladimir Putin e delle sue gesta sanguinarie, di cui la Cecenia e la Siria sono state le punte estreme, cui si aggiungono gli attuali sfracelli in Ucraina. Un dittatore in Russia con assassinii e persecuzioni per i suoi oppositori e un crescendo di sanguinaria follia, che lo ha portato a perseguitare l'Ucraina da anni, profittando di minoranze russofone, sino alla minaccia nucleare di queste ore contro un mondo che lo sta isolando. Ciò condanna senza appello i politici italiani, come Matteo Salvini, che hanno trafficato con lui.
Su questo disegno putiano Littell è lucido e incalzante: «L'Ukraine représente le moment où il a enfin décidé d'abattre ses cartes. Il croit clairement qu'il est assez fort pour ouvertement défier l'Occident en lançant sans provocation la première invasion d'un Etat souverain en Europe depuis 1945. Et il le croit parce que tout ce que nous avons fait ou, plus précisément, pas fait depuis vingt-deux ans lui a appris que nous sommes faibles. Poutine est peut-être un génie tactique, mais il est incapable de penser stratégiquement. Nos dirigeants ont refusé de vraiment le comprendre, mais lui aussi est incapable de nous comprendre. Entièrement isolé depuis deux ans à cause du covid-19, il semble être devenu de plus en plus paranoïaque et imbu de sa propre idéologie panslave, néoimpérialiste et orthodoxe, au départ une création artificielle censée donner une fine couche de légitimité à son régime corrompu. En ce qui concerne les Ukrainiens, il semble avoir complètement avalé sa propre propagande. Croyait-il qu'ils accueilleraient leurs "libérateurs" russes? Qu'ils se rendraient tout de suite? Si c'est le cas, il s'est trompé. Les Ukrainiens se battent et, bien qu'inférieurs en nombre et en armes, ils se battent comme des chiens. Des institutrices, des employés de bureau, des artistes, des étudiants, des DJ et des drag-queens prennent les armes et partent tirer sur des soldats russes, dont beaucoup sont des gamins qui n'ont pas la moindre idée de ce qu'ils font là. L'Ukraine ne cède pas un pouce de terrain, et il semble que la Russie ne pourra pas prendre leurs villes sans les raser, comme ils ont rasé Grozny et Alep. Et ne croyez pas que, parce que c'est une ville "européenne", Poutine hésitera à raser Kiev». Triste storia in corso. Più avanti argomenta: «La Russie est en train d'être massivement isolée au niveau international, et son économie et ses capacités seront lourdement dégradées. Mais ce n'est pas assez. Tant que Poutine restera au pouvoir, il continuera à hausser la mise, à pousser plus loin, et à faire tout le mal qu'il peut. Parce qu'il méprise l'Occident, et parce que son pouvoir est entièrement fondé sur la violence: pas juste sa menace, mais son usage systématique. C'est la seule façon dont il sait se comporter. Est-ce que nous pouvons vraiment être certains que ses menaces nucléaires sont du bluff? Est-ce qu'on peut se le permettre? Tant qu'il continuera à régner sur la Russie, personne ne sera en sécurité. Aucun de nous. La seule issue, à terme, de cette crise est de rendre l'échec de Poutine en Ukraine tellement désastreux pour la Russie et ses intérêts véritables que sa propre élite n'aura d'autre choix que de se débarrasser de lui». Su che fare lo scrittore è chiaro e il suo pensiero è condivisibile: «Depuis vingt-deux ans, la Russie est tombée aux mains d'un régime dément, corrompu et totalitaire, que nous avons allègrement facilité. Mais c'est un grand pays, que j'ai énormément aimé, et qui a produit des femmes et des hommes merveilleux, humains, justes. Il mérite mieux que cette clique de voleurs qui pillent sa fortune sous couvert de fantasmes impériaux illusoires et ravagent leurs voisins pour consolider leur pouvoir absolu. La Russie mérite la liberté, la même liberté que l'Ukraine a douloureusement bâtie ces dernières décennies. Un cessez-le-feu en Ukraine est une première mesure vitale et urgente, et un retrait complet des forces russes une seconde. Mais après cela, Poutine doit partir». Non sarà facile e quel suo dito sul pulsante nucleare spaventa! Prima o poi, comunque, Putin la pagherà.