Era qualche anno che non avevo più notizie di lui. Sino a l'annuncio doloroso della sua morte e della cerimonia funebre svoltasi venerdì scorso nella chiesa di Montcel, piccolo Comune situato nei pressi di Chambéry, nella sua amata Savoie. Mi riferisco a Bernard Janin e si può dire che con la sua scomparsa, a pochi mesi dalla morte di Paul Guichonnet, la Valle d'Aosta perde un altro grande amico e uno studioso che si applicò a fondo nelle ricerche geografiche, con attenzione alla storia, all'economia e alla sociologia della nostra Regione, descrivendone con impegno minuzioso e partecipe molte di quelle caratteristiche che hanno formato nel tempo il nostro territorio e le popolazioni che l'hanno abitato e che hanno dato vita al popolo valdostano.
Negli ultimi anni, come spesso capita nel ciclo della vita, Janin era tornato ad essere poeta, come ricorda una nota biografica in un sito di poesia: "Bernard Janin, né à Aix-les-Bains (1932), a publié à seize ans ses premiers poèmes dans la presse locale ("Le (Petit) Valentinois", "Le Dauphiné Libéré") ou des revues polyvalentes, comme "Les Cahiers des Alpes" (Annecy) et "Le Cerf-Volant" (Paris) qui existe toujours (plus de deuxcent numéros parus à ce jour), et l'anthologie des "Poètes de France" (1950). En 1951 le jury du Goéland, présidé par Théophile Briant, lui décernait le "prix Saint-Pol-Roux", attribué au meilleur poème. Puis, en 1953, Bernard Janin rassemblait une sélection de ses oeuvres de jeunesse dans une plaquette intitulée "Fontaine de l'exil", éditée par Pierre Seghers, et partagée avec Paul Vincensini ("Des paniers pour les sourds"). Suivit alors un silence de presque un demi siècle, le poète s'étant effacé devant le géographe, auteur d'une thèse de doctorat d'Etat, "Le Val d'Aoste, tradition et renouveau" (1968), suivie d'une centaine d'ouvrages et d'articles consacrés pour la majeure partie aux Alpes occidentales. Ainsi, la carrière du géographe s'est déroulée presque entièrement à l'Université de Grenoble, entre recherche et enseignement, ne laissant qu'une place négligeable à la poésie. C'est seulement dans le courant de la décennie quatre-vingts que cette dernière s'est totalement libérée en donnant une suite à "Fontaine de l'exil" qui, source et racine de l'inspiration, accompagne la découverte de soi-même et du monde qui nous entoure, au sortir de l'enfance. Dès lors prennent place, successivement, le mystère sacré de l'amour, entre rêve et réalité ("Rêve d'amour"); la souffrance du monde, présente dès l'aube des temps préhistoriques ("Ô terre, ma patrie"); la vie intérieure et l'espérance qui permettent à chacun de nous d'accéder à cette lumière vénérée pleine de grâce". Immagino come i versi gli siano serviti a rendere più dolce la vecchiaia, dopo una vita molto operativa, che ha fruttato libri e articoli con grande fertilità. Trovo persino un commento lusinghiero del 2001 ad un mio libro sulla montagna e l'Europa e ne sono onorato, così come ricordo con grande gioia certe chiacchierate in diverse occasioni, che dimostrarono - se mai ce ne fosse stato bisogno - di come le frontiere in questa nostra zona, genericamente ascrivibile al Monte Bianco, non hanno cancellato la comunanza di idee ed il desiderio di considerare i confini come un accidente della storia in chiave europeista. L'attenzione per le Alpi, il loro ambiente e le loro genti, sono state tema ricorrente in disegni vasti e in carotaggi di materie singole: penso al Parco del Gran Paradiso, ai Colli del Grande e Piccolo San Bernardo, al destino delle montagne e dei loro abitanti, alla vita rurale e al ruolo del turismo. Nulla sfuggiva al suo sguardo attento e indagatore, per cui possiamo dire - con fortuna - che i suoi scritti resteranno come una bussola per il futuro. E questo vale soprattutto per un libro fondamentale, di cui credo di aver consumato le pagine, uscito da noi con l'editore Musumeci a metà degli anni Settanta, quel "Le Val d'Aoste Tradition et Renouveau", tratto in parte da un lavoro colossale che aveva fatto nel 1968 per la sua tesi di laurea a Grenoble, dove poi insegnerà. Era stata la professoressa Germaine Veyret-Verner a così argomentare sulla ricerca: «Le 18 mai 1968, Bernard Janin a soutenu, à l'Institut de Géographie Alpine, une thèse d'Etat qui fait le plus grand honneur à notre Maison. Plutôt que de résumer l'ouvrage, nous voudrions en dégager les qualités traditionnelles et l'esprit novateur. Car si le titre de la thèse peut paraître un peu long et paradoxal, deux mots frappent l'esprit: tradition et renouveau; fidèle à l'image de ce pays alpin qu'il a parfaitement compris, Bernard Janin est lui aussi traditionnel dans le bonsens du mot et novateur dans le meilleur sens du terme. Traditionnel, il l'est par le choix du sujet: Le Val d'Aoste s'inscrit en bonne place dans les thèses classiques de géographie régionale où l'Ecole française fut longtemps irremplaçable. La région choisie, à la charnière des Alpes occidentales et centrales, est le type même de la région géographique parfaitement définie et délimitée, où une nature puissante pèse sur les destinées des hommes. Et Bernard Janin n'a pas failli aux belles traditions de la Géographie régionale française. Il explique comment des facteurs physiques spécifiques, qu'il analyse avec minutie (structure, relief, climat), déterminent les genres de vie du passé (autarcie rurale) et l'économie actuelle (grand passage transalpin de valeur européenne)». Poi l'autrice descrive i tre caposaldi di quello che diventerà un libro: «La première est consacrée à la Nature Valdotaine et à sa puissante originalité. C'est l'occasion pour Bernard Janin d'insister sur deux faits majeurs de la structure et du relief. Zone de contacts entre massifs cristallins externes (Mont Blanc) et massifs cristallins internes (Grand Paradis), le Val d'Aoste offre de l'Ouest à l'Est toute la gamme des terrains sédimentaires depuis le Lias (couverture sédimentaire des massifs centraux externes) en passant par les différentes unités de la zone intra-alpine, pour arriver à la zone des schistes lustrés, considérés comme la couverture des massifs cristallins internes. Deuxième trait majeur: grâce à la structure, au travail du cours d'eau principal, la Doire Baltée, et de ses nombreux affluents, aux puissants glaciers quaternaires, le relief est particulièrement aéré. Le climat offre aussi une puissante originalité, et c'est avec précision et finesse que Bernard Janin le décrit comme un climat d'abri, tendant à la sécheresse d'été; il en montre les conséquences sur les glaciers actuels, les régimes hydrographiques, la végétation et la limite supérieure de l'habitat. Ces deux chapitres généraux conduisent tout naturellement l'auteur à distinguerles deux grands types de paysage que la structure, le relief et le climat ont déterminés, les deux mondes de la Grande Vallée et de la Montagne. La deuxième partie retrace la destinée économique et humaine du Val d'Aoste, articulée autour de deux idées: cellule et carrefour. Suivant les péripéties de l'histoire, le Val d'Aoste fut successivement l'un ou l'autre. Brillant sous l'Empire romain grâce aux cols transalpins des Petit et Grand-Saint-Bernard, autarcique durant tout le Moyen Age et jusqu'à la fin de la période sarde, le Val d'Aoste, après la chute del'Empire (désaffection vis-à-vis des passages transalpins), se replie sur lui-même et organise une communauté à caractère autonome à l'intérieur des Etats de la Maison de Savoie. Ainsi se développe une communauté de langue française, très attachée à ses coutumes et traditions, ainsi s'épanouit une civilisation typiquement montagnarde, fortement apparentée à celle des mondes intra-alpins voisins de Tarentaise ou de Maurienne. L'exploitation agricole des grands versants, le recours aux alpages, les surcharges démographiques périodiques suivies de vagues d'émigration ou de défrichements héroïques, le développement d'industries complémentaires (extraction des minerais et métallurgie au bois),tout est décrit avec bonheur. Les grandes transformations humaines et économiques sont liées à l'histoire des communications, ferroviaires d'abord de la seconde moitié du XIX^ et du XX^ siècle, routières ensuite, l'ouverture du tunnel du Mont-Blanc marquant un tournant absolument décisif dans la destinée du Val d'Aoste. A la grande émigration de la période précédente fait place une puissante immigration; à une agriculture déclinante, le tourisme triomphant vient apporter son appui efficace; à une industrie éparpillée se substitue une grande entreprise métallurgique moderne en liaison avec le développement urbain d'Aoste, retrouvant en 1966 la position clé qui était la sienne au temps de l'Empire romain. La troisième partie, très géographique, présente les aspects régionaux en un triptyque particuUèrement bien équilibré: la Montagne et ses vallées, la Grande Vallée, la Ville. L'auteur a su éviter les répétitions et présenter une matière d'une densité et d'une richesse extraordinaires, respectant toutes les nuances. Obéissant à un rythme presque parfait, la thèse se clôt par des considérations générales d'une grande justesse sur le Problème Valdôtain depuis l'autonomie accordée à la Vallée d'Aoste». Chi non ha letto il libro lo cerchi, nella speranza che qualcuno possa mettere mano a questi stessi temi, ammodernandone i contenuti - laddove necessario - per i cambiamenti intervenuti. Certo una personalità così poliedrica come Janin si è fatta rara fra gli studiosi e credo che i valdostani tutti debbano inchinarsi alla sua scienza nel suo ricordo, oggi che è nel Pantheon degli uomini della ideale "République du Mont-Blanc".