Possibile spezzare il gorgo della campagna elettorale, liberando i propri pensieri?
Immagino sia non solo possibile, ma doveroso. La proposta è letteraria e credo che sia - come dire? - un’esperienza sensoriale (almeno gusto e olfatto e forse talvolta vista e tatto), che capita a tutti e a ciascuno sulla base delle proprie esperienze.
La “madeleine di Proust” è un’espressione che deriva da un celebre episodio del romanzo À la recherche du temps perdu del famoso scrittore.
Nel primo volume, Du côté de chez Swann (La strada di Swann, 1913), il narratore assaggia una madeleine (un piccolo dolcetto francese a forma di conchiglia) inzuppata nel tè. Questo gusto e profumo risvegliano improvvisamente in lui un ricordo d’infanzia che credeva dimenticato: le domeniche passate a casa della zia a Combray.
Il brano in originale suona così: ”Et bientôt, machinalement, accablé par la morne journée et la perspective d’un triste lendemain, je portai à mes lèvres une cuillerée de thé où j’avais laissé s’amollir un morceau de madeleine.
Mais à l’instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d’extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m’avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause.
Il m’avait aussitôt rendu les vicissitudes de la vie indifférentes, ses désastres inoffensifs, sa brièveté illusoire, de la même façon qu’opère l’amour, en me remplissant d’une essence précieuse : ou plutôt cette essence n’était pas en moi, elle était moi. J’avais cessé de me sentir médiocre, contingent, mortel.
D’où avait pu me venir cette puissante joie ? Je sentais qu’elle était liée au goût du thé et du gâteau, mais qu’elle le dépassait infiniment, ne devait pas être de même nature. D’où venait-elle ? Que signifiait-elle ? Où l’appréhender ? […] Et tout d’un coup le souvenir m’est apparu. Ce goût, c’était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray (parce que ce jour-là je ne sortais pas avant l’heure de la messe), quand j’allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m’offrait après l’avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul”.
Da qui nasce la celebre idea della “memoria involontaria”, cioè il processo per cui un sapore, un odore o una sensazione sensibile risvegliano ricordi nascosti che la memoria cosciente non riusciva a richiamare. A tutti sarà capitato, ma è diverso saperlo descrivere.
Ha scritto il critico letterario Giovanni Macchia: “Proust è il poeta della sensazione, capace di cogliere l’infinitesimale vibrazione di un odore, di un suono, di un’immagine, e di trasformarla in una rivelazione. La sua sensibilità è quella di un alchimista che estrae l’oro della memoria dal piombo della vita quotidiana”.
Ma nello stesso romanzo c’è un passaggio che ricorda il potere evocativo dei gelati: “Pour les glaces (car j'espère bien que vous ne m'en commanderez que prises dans ces moules démodés qui ont toutes les formes d'architecture possible), toutes les fois que j'en prends, temples, églises, obélisques, rochers, c'est comme une géographie pittoresque que je regarde d'abord et dont je convertis ensuite les monuments de framboise ou de vanille en fraîcheur dans mon gosier. Je trouvais que c'était un peu trop bien dit, mais elle sentit que je trouvais que c'était bien dit et elle continua, en s'arrêtant un instant, quand sa comparaison était réussie, pour rire de son beau rire qui m'était si cruel parce qu'il était si voluptueux“.
E ancora: ”Mon Dieu, à l'hôtel Ritz je crains bien que vous ne trouviez des colonnes Vendôme de glace - continua - de glace au chocolat ou à la framboise, et alors il en faut plusieurs pour que cela ait l'air de colonnes votives ou de pylônes élevés dans une allée à la gloire de la Fraîcheur. Ils font aussi des obélisques de framboise qui se dresseront de place en place dans le désert brûlant de ma soif et dont je ferai fondre le granit rose au fond de ma gorge qu'elles désaltéreront mieux que des oasis (et ici le rire profond éclata, soit de satisfaction de si bien parler, soit par moquerie d'elle-même de s'exprimer par images si suivies, soit, hélas! par volupté physique de sentir en elle quelque chose de si bon, de si frais, qui lui causait l'équivalent d'une jouissance). Ces pics de glace du Ritz ont quelquefois l'air du mont Rose…".
Proust cita l'hôtel "Ritz" di place Vendôme a Parigi ed il Monte Rosa. Fu guarda caso, rispetto alla citazione del Rosa, uno svizzero - César Ritz - a trasformare questo palazzo in albergo di lusso e Proust il 1° giugno del 1898, data della sua inaugurazione, c'era e avrà mangiato le prelibatezze del celebre chef Auguste Escoffier.