Tutto è utile di questi tempi per capire di più di noi stessi e degli altri nel contesto nuovo e inedito per noi della pandemia con cui siamo obbligati a familiarizzare, malgré nous. Leggo ed ammiro le parole in una lunga intervista su "Le Monde" di Nicolas Truong a Claire Marin "philosophe et enseigne dans les classes préparatoires aux grandes écoles à Paris". La Marin analizza diversi aspetti in modo non convenzionale. Tra le cose che mi hanno colpito per prime c'è la logica domestica, la trasformazione della casa. In un passaggio c'è una bella citazione: «Michel Foucault dit que "nous vivons dans l'espace du dehors par lequel nous sommes attirés hors de nous-mêmes" ("Des espaces autres", Dits et écrits IV). Or nous avons été et sommes encore privés de ces espaces autres, qu'il s'agisse des lieux de passage, comme les rues, ou des "espaces de halte provisoire" comme les cafés ou les cinémas».
«Ces espaces extérieurs - continua Marin - nous libèrent aussi du tête-à-tête avec nous-mêmes. En cela, ils nous sont nécessaires et fonctionnent comme un principe de "divertissement" psychique: ils nous délivrent du poids d'être sans cesse ramenés à nous. C'est ce retour forcé à soi qui peut nous paraître intolérable et qui nourrit ces élans projectifs vers d'autres lieux. En période de confinement, la maison n'est plus seulement un espace de repos, elle peut devenir lieu d'enfermement et, pour reprendre une autre expression de Foucault, "topie impitoyable": un espace qui renvoie sans cesse chacun à lui-même, d'une manière parfois violente. Ou encore, huis clos intolérable et infernal avec les autres, devenus trop présents». Interessante anche l'evocazione delle ormai assillanti videoconferenze: «Sur une mosaïque de visioconférence, on ne peut regarder personne dans les yeux. Même si mon regard s'adresse au visage de l'une des personnes, elle ne le sait pas, car elle ignore où son visage est placé (et se déplace, au gré des connexions des uns et des autres) sur l'écran. Les prises de parole se chevauchent, conduisant soit au silence pesant soit à la cacophonie. Les échanges sont souvent assez maladroits et insatisfaisants, les connexions parfois mauvaises. Tous ces éléments parasitent la conversation, l'interrompent, obligent à reprendre le fil des propos. Il nous manque tous ces petits signes quasi imperceptibles que le virtuel ne peut pas saisir, signes qui indiquent l'impatience de l'un à prendre la parole, la distance que traduit le léger retrait de l'autre, etc. Il nous manque la fluidité et la spontanéité des échanges de la "vraie vie"». E poi la Marin evoca la malattia, come elemento incombente: «Ce que l'on découvre, c'est que l'on ne vit pas avec une maladie ou sa menace, mais qu'on s'efforce de vivre malgré elle, c'est-à-dire dans la restriction de libertés, dans la perte de contact, dans une vie réduite, souvent appauvrie sur le plan professionnel, social et affectif. Une vie où les projections, les anticipations sont suspendues, où tout est susceptible d'être remis en question du jour au lendemain. Cette existence sur le mode de l'incertitude et de l'inquiétude est celle que connaissent les malades au long cours. Elle concerne désormais chacun d'entre nous. Même si nous ne le sommes pas, nous vivons d'une certaine manière comme des malades. Fragilisés dans notre confiance spontanée dans la vie - confiance dont nous n'avons même pas conscience tant que nous sommes en bonne santé -, nous calculons désormais nos gestes et évaluons les risques des sorties, des rencontres. Et cette inquiétude latente nous épuise. L'omniprésence du virus dans les médias, les discussions, produit un effet obsessionnel. Nous ne pouvons pas nous "distraire" de cette idée anxiogène. Nous sommes confinés mentalement bien plus encore que nous ne l'avons été physiquement». E infine il peso sempre più incombente che ormai ci travolge: «Nos ressources psychiques, comme nos capacités d'endurance physique, ne sont pas illimitées. Si nous étions capables de nous soucier des autres, de faire preuve de sollicitude, d'empathie, de générosité au printemps, c'est que nous n'étions pas éprouvés comme nous le sommes désormais, que nous pensions vivre une parenthèse et que nous avions même l'espoir d'effets positifs. Désormais, nous ne pouvons plus nous appuyer sur ce genre d'espérances. Un certain nombre d'élans ont été déçus et de nombreuses situations se sont aggravées. Il faut désormais gérer les effets de la première vague». E ora siamo in effetti nella seconda ondata, pare declinante, e già ci avvertono minacciosamente con la terza ondata.