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10 apr 2009

Quelqu'un m'a dit...

di Luciano Caveri

Beaucoup de maisons de la vieille Aoste ont été bâties en réutilisant les pierres de l’Aoste romaine. Regarde là-haut, la partie dorée: ce sont des champ de seigle. Si tu appuie ton oreille contre un coquillage tu peux entendre la mer. La douceur de l’huile doit avoir une saveur séduisante: essaye-la avec du pain. Dans le beurre fait avec du lait d’alpage on retrouve le parfum des fleurs. Incroyable l’effet de la neige frissonnée sur les mains froides. Une phrase, même si entendue une seule fois, peut revenir à la mémoire avec l’image de ceux qui l’ont prononcée, prise dans la toile d’araignée de nos souvenirs, qui traversent notre esprit pour réapparaître, clairs, en un instant. Une toile qui, pour nous, a acquis des dimensions gigantesques, inimaginables dans le passé pour les générations qui nous ont précédés, vivant dans un petit monde qui ne dépassait pas, d’ordinaire, les frontières d’un village. La différence est énorme, si on pense à un monde vraiment globalisé qui entre dans nos maisons avec tous les instruments technologiques qui multiplient nouvelles et images. Les connaissances s’étendent, de même que les opportunités pour accroître notre culture. Respecter le passé signifie également être conscients des limites des conditions matérielles de l’époque et du progrès que les générations suivantes ont vécu.

Ce patrimoine d’événements stratifiés qui a enrichi notre existence dans la confrontation avec les autres crée un va et vient entre passé et présent que je trouve très instructif. Les lecteurs savent que j’attribue une grande importance, au cours de la vie de chacun de nous, y compris la mienne, à l’histoire personnelle qui croise l’Histoire avec un grand "h". Pensez à la crise économique en cours: elle serait abstraite si on ne la retrouvait malheureusement au quotidien et dans les aspects concrets de notre expérience, sur lesquels nous nous confrontons. Une confrontation qui a pris une plus grande ampleur, même grâce aux nouveaux systèmes de communication dont on a déjà dit, qui se développent de plus en plus. Nous avons tous, dans notre tête, une vraie encyclopédie que nous pouvons ouvrir à la définition qui nous intéresse et souvent, dans la sociabilité qui caractérise les êtres humains, nous pouvons associer à ce mot une ou plusieurs phrases et le visage de quelqu’un, comme nous le rappelons. Le pouvoir de la mémoire est bien plus grand que celui d’un moteur de recherche! Un patrimoine immense que nous pouvons redistribuer à notre tour pour éviter qu’un certain nombre de situations et d’histoires soit perdu comme une bouteille vide. J’invite tout le monde, justement pour cette raison, à écrire ou à raconter: c’est exactement comme une plante qui laisse ses graines dans le vent. Au fond nous le savons: il suffit de penser à ces enseignantes ou à ces professeurs qui ne se limitaient pas à faire cours, mais nous immergeaient dans un mélange entre vie et préceptes qui nous faisait grandir, en nous apprenant que ce ne sont pas les notions à elles seules à être utiles, mais que la formation doit avoir une approche chaude et vivante et que ceux qui enseignent doivent transmettre une partie d’eux-mêmes, authentique et sincère. Cela nous sert pour réfléchir au sens de communauté, notamment quand elle est petite, mais bien connotée, comme la notre. Ailleurs les destins des autres peuvent paraître éloignés et sans aucune influence sur nos vies. Chez nous, au contraire, les parentés, les amitiés et les connaissances, ainsi que le partage des problèmes et des espoirs devrait créer un ciment solide entre nous. Le conditionnel est obligatoire parce que les petites communautés sont souvent les victimes de divisions, d’incompréhensions et de méchancetés qui risquent de vider la cohésion sociale et la force de l’unité. L’enseignement qui dérive du recueil de phrases de notre mémoire, donc, ne doit pas être stérile, mais il est nécessaire pour bâtir ce monde d’idées et de pensées dans lequel nous baignons comme s’il s’agissait d’un liquide amniotique.